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blog housna
4 novembre 2007

Éducation

L'éducation est l'ensemble des moyens permettant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles d'un être humain. Par extension, l'éducation désigne également les moyens mis en place pour permettre ces apprentissages

Un droit

Selon la convention des droits de l'enfant, l'éducation est un droit garanti par les états, et doit avoir les objectifs suivants :

  • Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités ;
  • Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ;
  • Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne ;
  • Préparer l'enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d'origine autochtone ;
  • Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.

Éducation ou enseignement

Éduquer (vient du latin educare,(ex ducere) prendre soin de, et aussi, action de faire croître, d'élever).

Enseigner, c'est transmettre à la future génération un corpus de connaissances (savoir et savoir-faire) et de valeurs considérées comme faisant partie d'une culture commune. Il est souvent facile de confondre enseignement et éducation. En effet, ce dernier terme, beaucoup plus général, correspond à la formation globale d'un individu, à divers niveaux (au niveau religieux, moral, social, technique, scientifique, médical, etc.). Le terme enseignement, de son côté, se réfère plutôt à un mode d'éducation bien précis, soit celui 'de la transmission de connaissances à l'aide de signes'. « Signes » et « enseignement » dérivent d'ailleurs de la même racine latine. Ces signes utilisés pour la transmission de connaissances font, entre autres, référence au langage parlé et écrit.

Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n'est pas forcément enseigner.

L'éducation ne se limite pas à l'instruction stricto sensu qui serait relative seulement aux purs savoir et savoir-faire (partie utile à l'élève : savoir se débrouiller dans le contexte social et technique qui sera le sien).

Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles et morales). Ainsi, cette éducation lui permettra d'affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue, capable de réfléchir pour pouvoir éventuellement construire une nouvelle société.

En pratique, tout le monde est d'accord pour considérer que certains savoir essentiels font partie du bagage minimum du citoyen, et qu'inversement il n'est pas d'enseignement possible sans un minimum de pures conventions (comme l'alphabet par exemple) et de capacités relationnelles, donc d'éducation. Instruction et éducation sont donc généralement confondues.

Au début du XXe siècle, la science de l'éducation désignait la pédagogie. Aujourd'hui, en France, depuis la création en 1967 du département universitaire de Sciences de l'éducation l'expression s'emploie au pluriel. Les problèmes d'éducation s'étudient en empruntant à plusieurs disciplines des sciences humaines (sociologie, psychologie, biologie, économie, philosophie de l'éducation, etc.).

Les grands domaines éducatifs

Savoir, savoir-faire, être et savoir-être

Schématiquement, on peut distinguer quatre grands domaines éducatifs : le savoir, le savoir-faire, l'être et le savoir-être.

Le savoir correspond aux connaissances intellectuelles. Les recherches en éducation relatives au savoir ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant aux apprenants d'acquérir au mieux des connaissances : lecture, écriture, mathématiques, connaissances sur l'Homme et sur l'environnement écologique, métaconnaissances, ...

Le savoir-faire correspond à des compétences pratiques, de l'expérience dans l'exercice d'une activité artisanale, artistique ou intellectuelle. Ces capacités s'acquièrent par la pratique régulière d'une activité et en partie par l'apprentissage d'automatismes moteurs. Les recherches en éducation relatives au savoir-faire ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant aux apprenants d'acquérir au mieux des compétences et des habiletés pratiques.

L'être correspond à l'état physique et psychique du sujet. Les recherches en éducation relatives à l'être ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant, dans les situations éducatives, de favoriser voire d'atteindre l'état physique et psychique optimal : état de santé, de bien-être, de motivation, de confiance et de satisfaction des besoins psychiques primordiaux (plaisir, "liberté", reconnaissance, sécurité, justice, authenticité, intimité, diversité, confort, créativité, affection, ...).

Le savoir-être correspond à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées à l'environnement humain et écologique. Cette capacité s'acquiert en partie par la connaissance de savoirs spécifiques. Les recherches en éducation relatives au savoir-être ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant aux apprenants d'acquérir au mieux la maîtrise d'actions et de réactions adaptées à leur organisme et à leur environnement : préservation de l'environnement, hygiène, empathie, contrôle émotionnel, contrôle comportemental, responsabilisation, actions pro-sociales, coopération, discours autocentré (langage "je"), gestion des conflits ...

Les grandes carences éducatives

Le savoir et le savoir-faire, qui représentent la partie "cognitive" de l'éducation, sont actuellement bien pris en compte au niveau des structures institutionnelles. Par contre, l'être et le savoir-être, qui représentent la partie "affective" et "comportementale" de l'éducation, sont actuellement considérées comme relevant, dans la sphère privée, uniquement de l'action parentale.

On observe ainsi qu'il n'existe pas, dans les sociétés occidentales contemporaines, de structures institutionnelles ayant une fonction éducative globale et complète. L'objectif principal du système scolaire est l'instruction, permettant l'acquisition de compétences générales ou professionnelles nécessaires à la fonction économique de la société. L'objectif éducatif principal des établissements à caractère social,est plutôt la rééducation, destinée essentiellement à des publics particuliers en difficulté( primo-délinquants, ...) dont l'objectif est de les ramener au niveau des normes sociales en usage.

Les questions éducatives majeures qui découlent de ces analyses sont :

  • d'une part, de savoir où et comment les enfants, adolescents et adultes pourront acquérir toutes les capacités et compétences relatives à l'être et au savoir-être qui sont nécessaires pour vivre dans l'environnement social complexe et exigeant des sociétés contemporaines ;afin de pallier cette carence, depuis plusieurs années ,des initiatives se sont développées sur le territoire comme le réseau parentalité,des accueils parents-enfants... afin d'offrir des services d'aide et de soutien aus familles et aux enfants.
  • et, d'autre part, de savoir quels sont les effets individuels et sociaux de l'absence pédagogique, institutionnelle et culturelle d'une éducation globale et complète.

Construire son savoir

Face aux transformations dans le domaine de la communication et à la multiplication du savoir, celui-ci devient de plus en plus difficile à transmettre dans un cadre traditionnel (instruction). Aujourd'hui il s'agit de développer des compétences clés chez l'élève qui lui permettront de construire (et non pas créer !) son savoir lui-même (construction) à partir des informations qu'il trouve soit dans le cadre de l'école, soit à l'extérieur (internet, autres sources de savoir). Par exemple, il semble plus essentiel qu'un élève soit capable de trouver le nom d'un département à partir d'une carte ou d'un dictionnaire plutôt qu'il connaisse par cœur tous les départements sans avoir les moyens de retrouver par lui-même une information au cas où sa mémoire lui ferait défaut.

Enjeux

L'éducation est universellement considérée comme un enjeu essentiel, en tant que véhicule de transmission aux générations ultérieures et en tant que moyen de défense et de pouvoir des personnes (accès aux positions socialement favorisées). Elle fait donc l'objet de violentes polémiques, à la fois :

  • pour assurer à ses alliés la « meilleure » éducation, éventuellement au détriment d'adversaires,
  • et pour assurer dans les générations futures la diffusion d'idées qui se traduiront par une force politique voire militaire.

Selon l'UNICEF, 9 millions de filles de plus que de garçons n'ont pas accès à l'éducation.

Certains considèrent que l'État doit surveiller étroitement l'éducation délivrée sur leur territoire et la formation des maîtres. Dans un tel climat, le maintien au moins d'une apparence de neutralité (c'est-à-dire en pratique, d'un parfait alignement sur les positions les plus consensuelles ou, à défaut, les plus assurées) est un enjeu essentiel pour toutes les institutions publiques en la matière, sous peine de démantèlement.

Cependant, John Stuart Mill, dans ses Principes d'économie politique, (1848, livre V ch XI) défend une position différente : "Il n'est pas tolérable qu'un gouvernement ait, de jure ou de facto, un contrôle complet sur l'éducation des gens. Posséder ce contrôle et surtout l'exercer est le propre d'un comportement despotique. Un gouvernement qui puisse mouler les opinions et les sentiments des gens depuis l'enfance jusqu'à la jeunesse peut faire avec eux ce qu'il veut."

De même, au XVIIIe siècle, Condorcet, grand philosophe du Siècle des Lumières, dans son Premier mémoire sur l'instruction publique (1791), intitulé "l'éducation publique doit se borner à l'instruction", troisième raison : "Parce qu'une éducation publique deviendrait contraire à l'indépendance des opinions", affirme :

"la vérité seule peut être la base d'une prospérité durable, et que les lumières croissant sans cesse ne permettent plus à l'erreur de se flatter d'un empire éternel, le but de l'éducation ne peut plus être de consacrer les opinions établies, mais, au contraire, de les soumettre à l'examen libre de générations successives, toujours de plus en plus éclairées".

Cette position est actuellement défendue par Charles Coutel, Doyen de la Faculté de Droit de Douai.

Éducation formelle et éducation non formelle

Le concept d'éducation non formelle est né du constat que l'école n'était, et loin s'en faut, pas l'unique lieu d'éducation. C'est ainsi que la première source d'éducation reste la famille et l'entourage, avec tous les enjeux de « reproduction sociale » que cela implique. En France, Bourdieu et Passeron ont soutenu que le système scolaire reproduit le système social grâce à une culture scolaire insuffisante et à une culture libre que les familles les plus aisées transmettent à leurs enfants pour qu'ils accèdent en haut de l'échelle sociale.

En outre, à côté de ses missions d'éducation et d'instruction, le système éducatif est contesté pour opérer, par construction, une sélection (orientation vers des métiers, ou vers de hautes carrières administratives) : l'élève reçoit une instruction gratuite, mais il payerait cette gratuité en étant transformé en un produit relativement passif du « système (de production) scolaire ». L'école exige de l'élève qu'il s'intègre à l'institution scolaire, à travers la maîtrise d'un certain nombre de connaissances de base dont l'ensemble n'est pas toujours formalisé. D'autre part elle ne peut transmettre qu'un corpus rationalisé et fait l'impasse sur une grande partie du fond commun culturel (le « bon sens », les tabous, la communication non verbale, etc.). Enfin, malgré les progrès de la formation continue, elle ne dure qu'un temps relativement bref dans la vie d'un individu.

Pour toutes ces raisons, il apparaît utile à certains d'élargir la réflexion sur l'éducation, sans la réduire au cadre scolaire. Ainsi, l'éducation non formelle, qui apporte des compétences spécifiques à l'individu et que celui-ci ne peut acquérir (Tiehi, 1995) dans le cadre de l'éducation formelle, est notamment délivrée au sein des organisations de jeunesse.

Malgré tout cela, l'éducation a permis, historiquement, en France, a une grande partie des classes défavorisées d'accéder à un statut de classe moyenne. Pour certains, son orientation actuelle vers une professionnalisation précoce d'une partie de la jeunesse serait contradictoire avec sa finalité de culture générale des élèves pour leur épanouissement dans la société en tant que citoyen. Pour d'autres, elle peut faciliter au contraire cette intégration dans la vie sociale et professionnelle, objectif tout aussi essentiel de l'éducation.

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